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L’édition 2022 du rapport de l’Observatoire de l’Accessibilité des Chiens Guides et d’Assistance a été dévoilé lors de la plénière du 15 novembre. Focus sur cet évènement.
Quelques rappels sur l’OBAC
Cette structure a pour mission d’améliorer l’accessibilité des personnes handicapées accompagnées de leur chien guide ou d’assistance.
Plusieurs lois, décrets et arrêtés œuvrent à l’accessibilité des chiens guides et d’assistance et leurs bénéficiaires mais, malgré tout, de nombreux cas de refus dans des lieux ouverts au public existent encore.
L’observatoire réunit donc des représentants d’associations éduquant des chiens guides ou d’assistance, des maîtres de chiens, des représentants de lieux ouverts au public et des organisations professionnelles concernées ainsi que des représentants de l’Etat, des collectivités territoriales et des institutions publiques, afin de travailler ensemble pour réduire le nombre de refus d’accès des personnes handicapées, des familles d’accueil et des éducateurs accompagnés de chiens guides et d’assistance.
L’Association les Chiens du Silence siège à l’OBAC dans le but de participer à l’amélioration de l’accessibilité de ses bénéficiaires, ses familles d’accueil et de ses éducatrices.
Un bilan 2022 plutôt négatif
Sur l’année 2022, 167 refus, dont 120 concernant des bénéficiaires, la majorité dans le tourisme, les loisirs et les transports, ont été recensés.
Ces refus ont mené à 132 actions de médiation, 1 sensibilisation et 5 dépôts de plainte.
Les chiffres de l’an passé se confirment avec une nette tendance pour les refus fait aux femmes : 109 femmes se sont vu opposer un refus contre seulement 47 hommes ! Fort est de constater que le genre n’est pas anodin dans le traitement des binômes chien-maître par les établissements recevant du public…
Malgré tout, des initiatives sont développées pour améliorer le futur :
- Plateformes de signalement,
- Vidéos de sensibilisation,
- Arrivées de nouveaux membres…
Le témoignage d’Elodie, bénéficiaire de Shao, devant les membres de l’OBAC
A l’occasion de la plénière du 15 novembre, Elodie a pu témoigner des refus qu’elle a vécu avec Shao, son chien d’assistance écouteur.
Dans son cas, il s’agissait de refus par des compagnies aériennes, Easyjet et Volotea sous des prétextes divers.
L’une demande que le chien soit éduqué dans une structure dont la reconnaissance est internationale (Assistance Dogs International – ADI) par défaut, y compris pour des vols nationaux ; l’autre n’accepte que les chiens-guides et veut faire voyager Shao… en soute !
Si l’on peut, pour l’une, expliquer la réponse qui avait été faites par une méconnaissance des équipes à l’enregistrement, pour l’autre il s’agit d’une politique de groupe stricte qui est en complète opposition aux diverses lois.
Toutes deux sont dans tous les cas dans l’illégalité et, malgré de nombreuses tentatives de sensibilisation, fort est de constater que les choses ne changent pas assez vite et nos bénéficiaires, tous comme ceux de chiens-guides et de chiens d’assistance de nombreuses autres structures, doivent régulièrement se battre pour leurs droits…
Une vidéo commune pour sensibiliser sur l’accessibilité des chiens guides et des chiens d’assistance
Tournée en septembre, l’OBAC a également présenté sa vidéo de sensibilisation commune à toutes les spécialités, dont la nôtre !
Celle-ci est diffusée (et diffusable !) par tous les partenaires, adhérents et personnes sensibilisées à la cause des chiens guides et des chiens d’assistance.
▼ Transcription textuelle (cliquer pour dévoiler le texte) ▼
L’accessibilité des chiens guides et d’assistance avec Canidea et l’OBAC.
Bonjour, je m’appelle Lyrics et aujourd’hui je vais guider Pierre Marie à une conférence. Oui, c’est moi Lyrics. Je suis ce qu’on appelle un chien guide. Vous voyez, on me reconnait facilement à ma tenue de travail, comme par exemple mon harnais équipé d’un étrier rigide. Lorsque je suis en cours d’éducation, je porte un gilet. Vous devez nous croiser de temps en temps. Nous sommes le plus connu des chiens d’assistance, mais il y en a plein d’autres.
Il y a par exemple les chiens qu’on appelle écouteurs.
Vous allez comprendre pourquoi. Voilà Mickael et elle c’est Spicy. Regardez bien.
Le téléphone de Mickael vibre sur la table.
Son maître est atteint d’un handicap invisible. Il est déficient auditif. Alors ses oreilles, ce sont celles de Spicy.
Voilà, il est prévenu. C’est parti.
Spicy comprend même des ordres en langue des signes plus de 20.
Spicy, comme moi d’ailleurs, possédons une carte de certificat national d’identification. Elle indique des tas de renseignements utiles et Mickael, lui, a une carte CMI qui a remplacé son ancienne carte d’invalidité. Toute personne en situation de handicap accompagnée d’un chien guide ou d’assistance et porteuse de la CMI ou d’une carte d’invalidité, ça veut dire quoi? Ça veut dire qu’on a droit au libre accès : on peut aller où bon nous semble en quelque sorte, même là où les autres chiens n’ont pas le droit d’aller. Ah oui, au fait, je ne vous ai pas donné le sujet de la conférence où nous nous rendons, c’est sur le handicap et l’accessibilité. Et voici Reese, Même quand il croise Spicy, il reste toujours sérieux dans son travail. Il est un peu comme elle. C’est un chien d’assistance mais spécialement formé pour les enfants atteints de diabète. Lenny a ce qu’on appelle un handicap invisible et Reese lui permet de prévenir les crises pour que Lenny n’ait jamais de soucis avec sa glycémie. Le travail de Reese et Spicy leur permet de fréquenter beaucoup d’endroits. Ils vont au théâtre, au restaurant ou même faire les boutiques. Ça leur arrive aussi de prendre le train. Les cinémas les intéressent moins, mais Lenny adore ça.
Pierre-Marie veut acheter quelque chose. Je vais en profiter pour vous montrer comment je travaille.
Au fait, vous le connaissez ce logo? Retenez le bien, on va le voir de plus en plus à l’avenir. Tous les chiens ne sont pas acceptés dans les magasins, mais les chiens guides comme moi ou d’assistance comme Reese le sont. Et c’est un droit. Nous refuser l’accès serait illégal. Je connais bien ce magasin, j’y emmène régulièrement mon maître. Je sais faire beaucoup de choses, mais je ne comprends pas encore son langage d’humain. Alors il a besoin d’un autre humain pour l’aider à récupérer ce dont il a besoin.
Pierre-Marie sollicite l’aide d’un client du supermarché. Ce dernier le guide vers le rayon boissons. Et attrape la bouteille d’eau qui lui a été demandée.
Et voilà.
Son achat effectué, Pierre-Marie se dirige à pied vers le lieu de la conférence, accompagné de Lyrics.
Mon travail nécessite des tas d’actions différentes, mémoriser des parcours, éviter les obstacles.
Me caresser maintenant? Non merci jeune homme. Je travaille en ce moment. Regarde, j’ai mon harnais.
C’est seulement quand on me le retire et qu’on me met celui où il est inscrit Chien guide en détente que je peux me permettre de manger un casse croûte ou jouer avec les passants. Mais merci quand même.
Et voilà Milan avec Popy. Milan est autiste et ne quitte jamais son chien d’éveil. Popy l’aide à s’ouvrir au monde extérieur. Ils s’adorent ces deux là. Milan nourrit un rêve depuis qu’il a Popy : devenir éducateur de chien d’assistance quand il sera grand.
Nous voilà arrivés à la conférence. Oh mais j’y pense, Vous vous demandez peut être comment on devient chien, guide ou d’assistance? Voici le parcours des chiens. D’abord, il y a une sélection des chiens, parfois même avant leur naissance. Quand ils naissent, ils vont dans une maternité spécialisée pour eux.
Puis ils vont vivre dans une famille d’accueil pour les aider à bien grandir et leur apprendre les bases de l’éducation comme ne pas quémander ou se tenir correctement. Ils commencent ensuite l’apprentissage de leur futur métier avec les éducateurs.
Les familles d’accueil, comme les éducateurs ont droit eux aussi à l’accessibilité avec leurs chiens, au même titre que les maîtres de chiens guides et d’assistance. Pendant ces étapes, on reconnaît qu’ils sont élèves grâce à leur dossard. Une fois leur formation terminée, ils deviennent officiellement chiens, guides ou chiens d’assistance, comme nous l’avons vu.
Mais il existe aussi des chiens d’assistance pour personnes à mobilité réduite. Entre autres, ils ramassent les objets qui sont tombés, ouvre des tiroirs et allume la lumière. Et il y a aussi des chiens d’assistance pour des personnes atteintes d’épilepsie. Ils les aident à éviter les chutes ou à anticiper les crises. Ça leur permet de gagner en autonomie tout en limitant les risques pour leur santé. On se retrouve après la conférence.
C’est enfin l’heure de rentrer à la maison. Mais avant, un petit détour dans le parc pour que je puisse me détendre un peu. Une fois rentrés, je vais pouvoir jouer avec mon ami Tonnerre. C’est l’ancien chien guide de mon maître. Il est à la retraite maintenant et Pierre-Marie a souhaité la garder. J’espère avoir une aussi belle retraite que lui.
Merci à tous les chiens, guides et d’assistance et à tous les acteurs sensibilisés à la cause. Ils garantissent le libre accès à ces personnes qui ne demandent qu’à être autonomes dans leur quotidien.
Si les choses évoluent, c’est encore trop lent… il est donc important de continuer de sensibiliser le public et les structures au quotidien, en espérant un futur meilleur !